Musée de la Tour aux Puces de Thionville

Ils se sont dit « oui » ! Dans la mairie, la famille et les amis applaudissent ce beau jeune homme dans son costume tout neuf et cette jolie jeune fille, resplendissante dans sa magnifique robe de mariée blanche.

C’est une journée exceptionnelle dans leur vie, mais tellement banale dans l’histoire de l’humanité. Il serait peut-être un peu hasardeux de penser que l’homme de Cro-magnon épousait sa compagne devant une grotte décorée pour l’occasion. Mais, pourtant l’idée n’est peut-être pas si farfelue : dès que des groupes se sont formés, le besoin de transmettre et de perpétuer devint nécessaire. Mais, pour cela, il fallut un cadre, des règles. Et pour s’assurer de la légitimité des descendants, il était nécessaire que les deux parents soient unis et que cette union soit reconnue par le reste du groupe.

Des contrats sont mis en place, des rites, religieux ou païens, se greffent sur ce moment particulier. Cette étape de la vie est primordiale pour le jeune homme qui endosse le rôle de chef de famille et surtout pour la jeune fille qui va devenir une femme, une épouse et une mère.

Nos deux jeunes mariés s’aiment comme Cléopâtre et Marc-Antoine, Charlemagne et Hildegarde, Abélard et Héloïse ou Napoléon et Joséphine. Mais pourtant se marier uniquement par amour est un concept récent, l’intérêt financier, politique ou simplement social étant la raison principale pendant des siècles. Même le consentement mutuel a été difficile à imposer comme condition nécessaire à la légitimation des noces.

Mais cet amour que ces deux jeunes gens se promettent jusqu’à leur mort ne résiste pas toujours aux années. Le couple décide de divorcer : un avocat, un jugement et ils retrouvent leur liberté. Dés les premières civilisations, ce cas est envisagé et la rupture possible, souvent uniquement à l’initiative de l’homme. Les Romains l’inclurent dans leurs lois matrimoniales et donnèrent à la femme le droit de divorcer. Le moyen-âge sera plus réticent e, pour des raisons spirituelles, rendra l’union indissoluble. Les Révolutionnaires le rétablissent, le 1^er Empire l’inscrit dans le code civil, la Restauration le supprime, le Second Empire l’autorise de nouveau au grand soulagement des jeunes gens qui avaient épousé de très vieilles femmes pour éviter de partir à la guerre…

Mais pour l’instant, les deux tourtereaux ne pensent pas à l’avenir mais uniquement à la grande fête qu’ils vont faire, entourés de leurs proches, tradition ancestrale qui marque à jamais ce moment si décisif dans la vie de deux personnes. Et, le mois prochain, ils seront heureux d’être les témoins d’Arthur et Quentin, puis de Cerise et Ambre, le mariage étant devenu, au XXIe siècle, une façon de rendre officiel son amour et l’envie de partager sa vie.

Du 13 juin au 24 septembre 2023 au Musée de la Tour aux Puces de Thionville.