Service de table "Bruyère"

Les grands services de tables occupent une place importante dans la production de la manufacture : les premiers sont référencés dans le catalogue des tarifs dès 1844. La technique d’impression est alors parfaitement maîtrisée et permet une production de qualité en grande série. Cela correspond également à une évolution des goûts de la société. En effet, avec l’avènement de la bourgeoisie et la révolution industrielle, les arts de la table et les pratiques alimentaires vont se développer. Les services contiennent de plus en plus de pièces. La décoration de la table est également très importante : les manufactures produisent des objets dont les formes et les décors sont assortis, pour plus d’harmonie.

Les premiers objets en porcelaine sortent des usines de Sarreguemines vers 1855. Cette production reste cependant marginale au XIX° siècle et s’arrête avec la Seconde Guerre mondiale.

Le service de table présenté ici se compose de sept éléments (une soupière, un légumier, une saucière, un plat rond, un plat ovale, un ravier et une assiette) possédant un décor semblable au décor « Bruyères » (un des plus anciens à la faïencerie) mais dont les motifs ne figurent pas encore dans les collections du Musée.

Il porte des marques de fabrique très spécifiques :

-  CH.F.Weber / Strasbourg : c’est la marque d’un revendeur de la faïencerie installé à Strasbourg, rue des Grandes Arcades. Fondée en 1837, cette maison commercialisait des porcelaines, des faïences, des cristaux et de la verrerie en provenance de diverses manufactures (dont des assiettes commémoratives figurant des monuments de Strasbourg, produites par Sarreguemines). Le décor « Weber » proposé par la Faïencerie de Sarreguemines a été réalisé spécialement pour ce commerce.

- la marque DPV dans un cercle avec le numéro 70 en dessous. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit d’une référence aux succursales de Digoin, Vitry et Paris mais l’abréviation de « Vereinigung Deutscher Porzellan-Industrie » (Association des manufactures allemandes de porcelaine pour la promotion de l’industrie de la porcelaine). La faïencerie de Sarreguemines y adhéra entre 1900 et 1912. Parmi les 77 manufactures composant cette association, Sarreguemines possédait le numéro 70, d’où le chiffre présent sur l’inscription.