Le Pavillon de Paul de Geiger

Si la ville a été marquée par son activité industrielle et la politique paternaliste de ses dirigeants, des réalisations privées (le Pavillon, mais aussi le Jardin d'hiver de Paul de Geiger... ou encore les sépultures des directeurs) témoignent également de leur puissance.

Voir et être vu : la folie bourgeoise de Paul de Geiger

En 1880, Paul de Geiger fit ériger au nord du Casino un pavillon à ses armes. Ce bâtiment, percé d’une large porte cochère, marque encore aujourd’hui l’accès à ce qui est demeuré une vaste zone de loisirs.

L’architecture du bâtiment est typique du courant « éclectique* » du XIXe siècle qui allie des éléments d’architecture empruntés à d’autres époques : briques, chaînages de pierre aux angles et toits en ardoise évoquent les châteaux de plaisance du XVIIe siècle français. Contrairement aux aménagements tout proches (jardins, Casino), l’accès au bâtiment était réservé au propriétaire.

Si l’on ignore la destination réelle du bâtiment, on peut y voir une manière pour Paul de Geiger d’affirmer sa richesse, son pouvoir – et celui de sa famille – en s’offrant une petite folie * sur les bords de la Sarre. Le bâtiment tient en effet une position centrale dans le paysage : l'emplacement semble avoir été choisi pour voir et être vu. Depuis les fenêtres du bâtiment une vue imprenable sur tout le déroulé des usines et ateliers de la manufacture en bord de Sarre.

L'éclectisme* est une tendance en architecture qui consiste à mêler des éléments empruntés à différents styles ou époques de l'histoire de l'art et de l'architecture. Son apogée se situe en Europe entre 1860 et la fin des années 1920.

Folie* : En architecture, on donne ce nom à une maison avec un style extravagant, on lui ajoute souvent le nom de son concepteur. A la Villette, dans le Nord de Paris, on trouve dans le parc de nombreuses constructions rouges à forme variable qui sont appelées folies.