Le four à faïence

Un des derniers témoins de la Révolution industrielle...

Témoin de la Révolution industrielle, un four à faïence est toujours dressé à l’arrière du Musée de la faïence, où s'élevaient les ateliers de la rue Poincaré, ainsi que la demeure de Paul de Geiger.

Ce four appartenait à la fabrique n°3, construite entre 1860 et 1862.

A cette époque, Sarreguemines comptait plus d’une trentaine de fours de ce type. Le bâtiment se présente sous la forme d’une enveloppe conique en briques, sur un plan circulaire de 9 mètres de diamètre pour une hauteur de 11 mètres. Cette enveloppe dénommée hovel en Angleterre, était destinée à préserver des courants d’air le four qui se trouvait à l’intérieur et qui est, aujourd’hui, partiellement écroulé.

LA cuisson des ceramiques

Le four fonctionnait à la houille. On allumait les 8 foyers du four (alandiers) et l’on procédait à une montée progressive de la température.

La flamme pénétrait directement dans le four par des cheminées placées au-dessus des foyers et circulait entre les produits à cuire, jusqu’à la voûte du four. Elle redescendait et passait par les carneaux (trous) qui traversent la base du four ou sole et aboutissait dans un tunnel. Ce tunnel était relié à une haute cheminée extérieure d'où s'échappaient les fumées.

La durée de la cuisson était variable : 60 à 70 heures pour le biscuit*. On utilisait jusqu’à 9 tonnes de houille pour atteindre 1000°C. Pour ne pas être en contact avec les flammes, les produits à cuire étaient placés dans des boîtes en terre réfractaire, les cazettes, dont on peut voir des exemplaires au centre du four.

Pour juger de la température, on plaçait des bâtonnets de terre cuite (montres fusibles) à l’intérieur du four. A la hauteur de l’oeil, la paroi du four était percée d’une ouverture permettant la surveillance de la cuisson et du feu (visière). Le travail près des fours était très éprouvant, en raison de l’extrême chaleur qui y régnait. On défournait bien souvent les produits avant qu’ils ne soient totalement refroidis. Cette cadence était imposée par les exigences d’une production de masse.

(*On appelle biscuit une céramique après sa première cuisson)

Un Musée dans les trois fours ?

Après la Seconde Guerre mondiale, il ne subsiste que trois fours de type hovel sur la rive gauche de la Sarre. De multiples propositions sont formulées au cours des années 1950 et 1950 pour tenter de leur donner une seconde vie. On songe notamment à installer les collections du Musée dans les trois fours !

C'est ce qu'illustre cette photographie prise lors d'un carnaval. Le personnage représente Nicolas-Joseph Hamann, surnommé "papa Hamann". Missionnaire, il fut le premier conservateur du musée de Sarreguemines.