L'histoire des musées et des collections

En 1920 Henri Nominé, maire de Sarreguemines, initie le premier projet de musée. Dès lors, une collecte d’objets est réalisée auprès des habitants de Sarreguemines et de ses environs. L’objectif est de créer un musée régional qui raconterait l’histoire et décrirait le quotidien de la population locale.

Le conseil municipal valide en 1922 la création de ce musée intitulé « musée d’histoire régionale et d’histoire naturelle ». On lui attribue les locaux de l’hôtel des Archives, dans l’ancien casino des officiers allemands (l’actuel presbytère du Sacré-Cœur). Charles-Emile Letz, archiviste de la ville et directeur de la bibliothèque municipale, en est nommé conservateur.

Les arts et traditions populaires font alors l’objet de collectes importantes. La ville, qui possède une garnison importante, souhaite évoquer son passé militaire et réunit ainsi une importante série de fusils, de pistolets et de sabres datant du XVIe au XIXe siècle.

En 1925 Nicolas Hamman, missionnaire du Sacré-Cœur d’Issoudun ayant passé une partie de sa vie en Océanie, lègue l’ensemble de sa collection à la ville et devient directeur du musée. Il gère les collections, l’accueil du public, etc… mais Emile Letz reste le conservateur et décide des acquisitions. Le musée régional ouvre officiellement ses portes en 1929 dans d’anciennes casernes (l’actuel collège Fulrad).

Le 1er septembre 1939, la guerre éclate. Une partie des collections est mise en sécurité au Musée des Invalides à Paris. Les objets n’ayant pas pu être évacués sont, pour certains, pillés par les troupes françaises, allemandes puis par les alliés. Durant cette période Henri Hiegel, l’archiviste municipal, ne ménage pas ses efforts pour sauver les collections qui peuvent encore l’être. Nommé conservateur du musée, il restera en poste jusqu’en 1971.

Au lendemain du conflit il constate, impuissant, qu’une grande partie des collections, en particulier des pièces de monnaie et des armes ont disparu. En 1948, il organise le retour des objets évacués à Paris quelques années plus tôt. Il inventorie les objets préservés de la destruction et du vol et enrichit les collections en collectant des objets archéologiques issus de découvertes fortuites.

Les collections sont présentées, dès 1949, dans deux salles de l’hôtel Chamborant, aménagées pour l’occasion. Ce bâtiment, qui accueille également des lycéens, est vendu puis détruit en 1963. Le musée ferme une nouvelle fois ses portes et les collections sont entreposées dans divers lieux de la ville (archives, ateliers municipaux, nouvelle mairie).

Ce n’est qu’en 1969, sous l’influence de Marguerite Pax, une passionnée d’archéologie, qu’un nouveau musée ouvre dans la vieille tour du château. La présentation d’objets archéologiques dans ce lieu n’est que temporaire et, dès 1970, le site ferme ses portes. Henri Hiegel laisse sa place à Marguerite Pax en 1971. L’année d’après, le musée s’installe définitivement dans cinq salles de l’ancienne maison du directeur des faïenceries de Sarreguemines, au 15 rue Raymond Poincaré.

En 1981, Emile Decker est nommé conservateur du musée régional et sept nouvelles salles sont dédiées au musée.

On peut y admirer des objets archéologiques issus des fouilles locales, des objets liés aux arts et traditions populaires mais surtout des pièces de faïence (certaines d’entre elles sont mises en dépôt par le directeur de la faïencerie, Monsieur Cazal).

Une grande vente aux enchères d’objets en faïence de Sarreguemines a lieu à l’Hôtel Drouot à Paris au milieu des années 1980. La municipalité et la population se mobilisent pour acquérir certaines œuvres majeures et les intégrer aux collections du musée. Dès lors, le patrimoine faïencier devient un véritable enjeu et le musée se concentre principalement sur l’évocation de l’histoire de l’industrie faïencière sarregueminoise.

Dans la continuité, le Musée des Techniques faïencières ouvre en 1998 sur le site du Moulin de la Blies, une ancienne unité de production dédiée à la fabrication des pâtes à faïence. Dix ans plus tard, sur le même site, le Jardin des faïenciers, imaginé dans les ruines des ateliers, devient accessible au public.