Le Jardin des Faïenciers
Du jardin des ruines...
Un premier jardin, le bien nommé « Jardin de Ruines », créé en 1998, faisait siennes toutes les traces du patrimoine industriel. Pour Gilbert Samel, le paysagiste en charge du projet, chaque brique, chaque moellon, chaque poutrelle, les rails, les meules, la tessonnière parlaient pour le site, réclamant un second souffle.
Le jardin des ruines entretenait la cohérence du site en reliant entre eux le moulin restauré qui abritait la collection de machines et les friches du lieu. Il les accompagnait en organisant des espaces extérieurs pouvant accueillir du théâtre de plein air ou des aires de pique-nique, mais aussi offrir des points de vues ou de rencontre.
Les arbres et les plantes des berges étaient conservés, les meules usées faisaient office de tables ou de bancs. Le Moulin de la Blies avait gardé selon G. Samel « ce génie des lieux que lui reconnaissaient tous ceux qui avaient vu ces ateliers en activité. » Il fallait cependant aller plus loin, et quelques années après, la volonté commune d’un maire, d’un conservateur et d’un directeur des services techniques fut de proposer à un public amateur de jardins, un projet ambitieux et une mise en valeur des abords et des paysages des berges.
... Au Jardin des Faïenciers
En 2002, le site proposé par Sarreguemines est retenu par le réseau des « Jardins sans Limites ». C’est Philippe Niez, paysagiste qui remporte le concours lancé par la Ville de Sarreguemines. Dans le cahier des charges, le jardin imaginé devait dialoguer intimement avec un site très habité, la conservation et la mise en valeur du patrimoine faïencier constituant le cœur du projet. Gilbert Samel devient membre du jury de sélection du concours.
Démarré en février 2007, le gros oeuvre aura nécessité une année entière. La plus grande difficulté fut de transformer la topographie du site pour y installer au pied d’une tessonière, le lit d’un ruisseau et son jardin humide : le Jardin des Grands feuillages. Le Jardin des Faïenciers par Philippe Niez ouvre ses promenades et allées aux flâneurs en juin 2009.
Le jardin des faïenciers se décline en plusieurs jardins thématiques inspirés du patrimoine faïencier et des ressources locales : fleurs dont se sont inspirés les artistes décorateurs, alchimie des couleurs et des matériaux pour la fabrication de la faïence, rivière, berges et sous-bois...
A côté de la grande cheminée et des friches industrielles où s’accrochent des rosiers grimpants, une collection de pivoines herbacées et arbustives, dont la Pivoine « Moselle », se déploie au printemps.
D’anciennes meules côtoient de surprenants Lys des Steppes.
Dans le jardin d’eau se mêlent des plantes à grands feuillages comme les Gunnères du Brésil, des Cyprès chauves, des prêles délicates et des Iris d’eau majestueux.
Tout au long de l’été, les hortensias s’épanouissent avec bonheur. A la faveur de l’automne, les Gommiers noirs et les Hêtres de Perse se dotent d’un beau feuillage flamboyant, tandis que les arbres à gâteau dégagent de leurs feuilles en forme de coeur une odeur de caramel brûlé et de pain d’épices.
PHILIPPE NIEZ - Un jardinier paysagiste
Paysagiste et fervent jardinier, Philippe Niez puise dans sa formation horticole généraliste (l’Ecole de Saint-Cyran, en région parisienne) une multitude d’approches et de compétences qui lui permettent de développer chaque projet avec une ambition formelle et qualitative « sur mesure ». Durant ses études, il rencontre le paysagiste Gilles Clément dont il sera l’un des proches collaborateurs pendant près de 15 ans jusqu’à fonder avec lui, en 1985, l’Atelier Acanthe.
Après la création du Parc André Citröen à Paris, dont il a suivi la réalisation jusqu’à son ouverture, Philippe Niez crée son propre Studio en 1995 et répond depuis lors à de nombreuses commandes publiques et privées ayant reçu un large écho favorable dans de nombreuses publications françaises et internationales.
Philippe Niez enseigne à l’Ecole de Fontainebleau. Il est également intervenant pour la formation continue de l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles.
En 2015, ainsi que Michel Pena pour le Paillon de Nice, Philippe Niez est récompensé, pour son travail au Jardin des Faïenciers, par «LE GESTE D’OR» dans le cadre du Grand Prix du Paysage & Aménagements Urbains. Le concours du Geste d’Or est annuel, il intéresse les équipes Maîtres d’ouvrage, Maîtres d’œuvre et Entreprises. Le Geste d’Or récompensent les « bons gestes » : traitement durable ( y compris écologique), gestion des hommes (constructeurs et usagers), ingénierie financière équilibrée.... Il a pour objectif de faire connaître les chantiers exemplaires.