Le Casino des Faïenceries

De la " Réunion" au Casino

En 1878, Paul de Geiger fit élever un premier bâtiment sur la rive droite de la Sarre, près de l'usine. On y trouvait notamment une bibliothèque, des salles de jeux et de gymnastique. Les locaux s'étant révélés exigus, une nouvelle construction fut érigée en 1890 en adjonction à la précédente, abritant une grande salle de concert et de danse.

Dans l'intervalle, en 1880, le directeur avait fait élever au nord du domaine, un pavillon à ses armes. Ce pavillon, percé d'une large entrée cochère, marque encore l'accès de ce qui est demeuré une vaste zone de loisirs.

DES ACTIVITÉS POUR TOUS

Des locaux spécifiques étaient mis à la disposition du personnel, locaux confortables dans lesquels se trouvait une bibliothèque avec des livres ainsi qu’une grande quantité de journaux en allemand mais aussi en français - malgré l’annexion. A proximité du bâtiment actuel, d'autres locaux, aujourd’hui disparus, permettaient la pratique de jeux (jeux de quilles notamment). On pouvait également utiliser gratuitement les salles de gymnastique.

Au cours du temps, les locaux se sont révélés trop petits et il fallut ériger vers 1890, une nouvelle construction attenante aux bâtiments existants. Elle contenait une importante salle de concert et de danse et était pourvue des installations les plus modernes : éclairage électrique, chauffage, aération.
Les sociétés musicales et les chorales, largement soutenues par la direction, organisaient en hiver d'agréables soirées dans la salle de concert. En été, ces mêmes concerts pouvaient avoir lieu dans le grand jardin attenant, grâce à la présence d'un kiosque à musique, tout près du Casino.

Lors de la Saint-Paul, fête patronale instituée par la Faïencerie, le jardin était alors entièrement illuminé, et la soirée se terminait par un magnifique feu d'artifice.

Les bâtiments servirent également de restaurant d'entreprise jusqu'à leur rachat en 1979 par la commune.

Ravagée par un incendie le 28 janvier 1959, l'aile de 1878 dut être reconstruite. Restructuré sur la base d'un projet mis au point en 1983, les lieux sont devenus un centre de congrès. Si les intérieurs ne conservent qu'une partie limitée des structures anciennes, et si la galerie de l'aile de 1890 a reçu un nouveau décor mural de faïences, l'aile de 1878 a retrouvé l'esprit du colombage d'origine qui agrémentait l'étage, disparu après l'incendie de 1959 qui épargna cependant le kiosque à musique proche, des années 1900.

Alors que le bâtiment principal du Casino est néo-classique teinté d'éclectisme régionaliste, le pavillon de Geiger, de 1880, réfère à l'éclectisme français du 17ème siècle. Le grand corps de 1890 emprunte à l'éclectisme germanique de la même époque, tempéré par le classicisme du parti général, tout en réussissant à intégrer un morceau étonnant d'architecture balnéaire qui, en définitive, caractérise la composition.

Des façades remarquables

Les façades du Casino sont remarquables. Ses toitures, les décors extérieurs en faïence mais aussi le pavillon et le kiosque à musique attenants, sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques (arrêté du 26 octobre 1998).

Sur le mur occidental, un panneau intitulé La Céramique est l’oeuvre du peintre Alexandre Sandier, qui deviendra en 1897 le directeur artistique de la manufacture de Sèvres.
La fresque représente une jeune femme en train de décorer un vase. A ses côtés, un enfant lui tend une palette de couleurs. A ses pieds se trouvent des produits de la manufacture de Sarreguemines, dont une grande coupe créée par Alexandre Sandier et exposée au Musée de la Faïence, dans le Jardin d’hiver.
A l’arrière-plan, on aperçoit le paysage industriel sarregueminois de l’époque avec ses cheminées et ses fours. De part et d’autre de la scène, des cartouches contiennent le nom de deux matières premières : l’argile et le kaolin.